Mois : mars 2008

iPodMoney

Lorsque je raconte à des gens que je fais du podcasting, bien souvent, la première question qu’on me pose est qu’est-ce que c’est? Lorsque la question du «quoi» est réglée, la question suivante traite toujours d’argent. Que ce soit pour me demander combien d’argent je fais avec le podcasting ou si je gagne ma vie à le faire, la plupart des gens croient que je tire des revenus de mon passe-temps préféré. Ce qui, vous l’aurez deviné, n’est pas le cas.

Le mythe du baladodiffuseur qui fait de l’argent est persistant car les gens se réfèrent au métier d’animateur de radio traditionnelle pour comparer. Ils oublient que la baladodiffusion est un média en développement, que ses modèles d’affaires ne sont pas encore pleinement définis, que le bassin d’auditeurs n’est pas aussi important que pour la radio hertzienne et surtout, que la connaissance du médium de la part du public en général n’est pas aussi grande qu’on le croit. Ha oui, il y a aussi que plusieurs auditeurs se contentent d’écouter la version baladodiffusée de leur émission de radio préférée et ne s’aventurent peu ou pas du côté du «vrai» podcasting, c’est-à-dire celui produit par les indépendants.

LES MODÈLES D’AFFAIRES EXISTANTS
Quelques modèles d’affaires et de revenus sont déjà en place et une grande quantité de ceux-ci viennent du côté des États-Unis. Les américains sont toujours les plus rapides pour bâtir une structure rentable et ainsi rendre viable un médium de communication. En voici quelques-uns.

L’insertion publicitaire institutionnalisée
Quelques services ou réseaux de podcasting proposent de l’insertion de publicité au début ou à la fin des émissions disponibles en baladodiffusion, tels que PodShow (la compagnie du «PodFather» Adam Curry) ou Talkshoe. Pour ce faire, il faut généralement archiver ses fichiers audio sur les serveurs de l’entreprise, lesquels font l’insertion automatique de publicité au début et/ou à la fin du fichier audio. L’archivage sur des serveurs dédiés permet d’obtenir des statistiques plus précises sur l’auditoire. Pour être rémunéré, il faut cependant se conformer à certains standards fixés. Pour Talkshoe par exemple, il faut que le fichier audio soit téléchargé plus de 1000 fois durant les 7 premiers jours de la mise en ligne, exigence que plusieurs podcasts ne rencontrent pas.

Le placement publicitaire à la pièce
Semblable au précédent dans le fait que ça demeure du placement publicitaire avec insertion de segment audio dans une émission en baladodiffusion, il diffère par contre dans le fait que l’insertion est faite manuellement par le podcaster lui-même. Alors que pour l’insertion institutionnalisée, les contrats et redevances publicitaires sont négociés par une entreprise, le placement à la pièce est négocié directement par le podcaster. À moins d’être approché directement par une compagnie intéressée à faire du placement publicitaire, cette méthode peut prendre beaucoup de temps dans la vie du podcaster voulant tirer un revenu de cette activité. Par contre, un contrat à moyen ou long terme peut-être rentable selon la taille de l’audience. Il faut aussi pouvoir fournir à l’annonceur des statistiques de téléchargement précises, ce que des services d’archivage de fichiers audio tels que LibSyn peuvent nous permettre de faire.

L’affiliation à un produit ou service
Souvent comparée à de la publicité «déguisée», l’affiliation à un produit ou service peut-être dangereuse pour la crédibilité du baladodiffuseur. Dans ce cas, la transparence est de mise. C’est généralement la compagnie désirant promouvoir un produit ou un service qui approche le baladodiffuseur. En échange du produit ou service en question (et moyennant parfois quelques dollars) le podcaster est invité à discuter du produit à son émission. Je conseille aux podcasters de dire d’emblée que ce produit à été fourni par une compagnie. Les auditeurs font confiance aux podcasters indépendants pour leur liberté de choix et de pensée, personne ne voudrait briser ce lien pour le dernier modèle de tablette internet de Nokia, pas vrai?

Les publicités contextuelles
Insérées automatiquement dans votre blog par un service tel qu’Adsense de Google, ces publicités peuvent fournir un revenu d’appoint et peut-être payer les frais d’archivage de vos fichiers audio. Il ne faut cependant pas s’attendre à la manne car contrairement à un blog traditionnel, celui d’un podcaster est consulté par un faible pourcentage de l’auditoire. Le secret est d’écrire régulièrement et de partager du contenu unique sous forme de texte que l’on ne partage pas dans son émission. Petit à petit, on peut se bâtir un lectorat respectable qui, l’espère-t-on, cliquera allègrement sur les publicités. Le hic est que, ces publicités sont de moins en moins efficaces car l’internaute en fait abstraction en consultant une page, et le taux de paiement par clic est plutôt faible. C’est le seul modèle de revenus que j’ai tenté pour l’instant et ce n’est pas ce qui paie mon loyer. Pour Google Adsense, il faut atteindre 100$ de revenus avant d’obtenir un premier chèque, chose que j’attends toujours après 1 an et demi de publicités sur mon site.

L’affiliation à un réseau de blog
Tandis qu’ils sont presque inexistants du côté francophone, les réseaux de bloggers fonctionnent assez bien du côté anglophone, si bien que certains bloggers gagnent leur vie à écrire. Encore une fois, la régularité est de mise, mais aussi la qualité. Seul le contenu de premier ordre passe la barre et peut vous permettre de toucher quelques dollars. Souvent pour ces réseaux, les publicités générant ces revenus sont négociées avec par le réseau avec des annonceurs et ont un lien direct avec le sujet discuté. Quelques réseaux de podcasts fonctionnent de cette façon, mais bien souvent le podcaster n’est pas consulté lorsque son contenu est intégré au réseau, surtout lorsqu’il est diffusé sous une licence Creative Commons.

Les dons
Certains podcasters mettent ce que l’on appelle en anglais, un «Tip Jar» ou si vous préférez, un «récipient à pourboires». Souvent propulsé par PayPal, ce Tip Jar permet aux auditeurs de laisser quelques dollars pour encourager le baladodiffusieur. Certains préfèrent les dons en un seul versement tandis que d’autres proposent un prélèvement automatique mensuel. Souvent de 2 ou 5 dollars par mois par auditeur, ça peut-être encourageant à première vue mais seulement un très faible pourcentage des auditeurs donnent de cette façon.

La marchandise
Des services comme CafePress vous permettent d’afficher votre logo sur des produits dérivés fabriqués et livrés à la pièce. Lorsque vous mettez de l’avant une boutique CafePress, un pourcentage des revenus vous est retourné ce qui ajoute à l’ensemble des «balado-dollars» que vous pouvez amasser. Encore une fois, à moins de produire des T-shirts spectaculaires, bien peu d’auditeurs se procurent cette marchandise. En 1 an, un ami a réussi à vendre 3 T-shirts et quelques babioles. Pas le Pérou dites-vous mais tous les dollars sont les bienvenus pour celui qui désire gagner sa vie en faisant du podcasting.

LE SECRET?
Pour réussir à amener un podcast dans la voie de la rentabilité, quelques aspects sont à considérer:

Produire son contenu en anglais
La plupart des gens sur le globe ont à tous le moins quelques notions d’anglais. On parle d’un bassin d’auditeurs potentiels qui fait quelques milliards alors qu’au plus quelques centaines de milions de gens connaissent le français. Si l’on considère que le podcasting est aussi mieux implanté chez les anglophones du monde, c’est une voie à considérer.

Avoir un sujet qui plaît
Trouver un sujet assez spécialisé pour se différencier mais assez «grand public» pour attirer le plus grand nombre possible d’auditeurs vous aidera. L’éternelle difficulté est de trouver LE sujet. Si on désire faire du podcasting comme hobby, on peut choisir n’importe quel sujet sans se soucier du nombre d’auditeurs mais le baladodiffuseur «de carrière» voudra toucher le plus grand nombre de personnes possible et ainsi courir la chance de faire quelques dollars au passage.

La régularité
J’en parle beaucoup mais c’est la clé pour obtenir un bassin d’auditeurs fidèles et croissant. Un des facteurs de désabonnement est le manque de régularité. De plus, vos auditeurs s’habitueront à recevoir leur contenu à date fixe à chaque semaine ou à chaque mois et reviendrons vous visiter de façon régulière.

La durée dans le temps
Un auditoire se bâtit sur des mois en podcasting, voire des années. Persévérer vous aidera au fil du temps à obtenir ces précieux auditeurs.

Utiliser toutes les sources de revenus
C’est la seule façon d’y arriver. Le placement de produit, l’insertion publicitaire, le «Tip Jar», ce sont d’autant de façon d’amener de l’eau au moulin et ainsi atteindre votre but. Et n’oubliez pas, Rome ne s’est pas bâtie en un jour.

EN CONCLUSION
Plusieures options sont là mais il ne faut cependant pas se faire d’illusion; peu voire aucun podcasters gagnent leur vie avec ce médium au Québec et une infime partie réussissent à en tirer un revenu d’appoint substanciel. Mais il y en a! L’important est d’analyser les avenues possibles et d’y mettre toutes ses énergies. À la fin, c’est le temps et votre volonté à atteindre votre but qui fera la différence.

PAB2008

Pour la petite histoire, vous savez peut-être que je suis de ceux qui ont assisté aux deux précédentes éditions de Podcasters Across Borders à Kingston, la première série de conférences sur le podcasting au Canada. Si vous suivez mon émission, vous savez aussi que c’est suite à la première édition de l’événement que je suis officiellement devenu podcaster. Et si vous me connaissez personnellement, vous savez que c’est à Kingston en 2006, assis dans la salle de conférence de l’hôtel Holiday Inn Waterfront que j’ai eu l’idée de produire cette émission.

Non pas que je n’avais pas d’idée de sujet pour produire un podcast auparavant; j’en ai eu au mois mille et une! Du podcast musical de jazz en passant par le design graphique, ma tête s’est mise à bouillonner dès que j’ai découvert ce médium en 2004. J’ai même pensé faire un podcast humoristique pour lequel j’avais créé ce qui est devenu la chanson thème du Québec en Baladodiffusion.

Le PodKetchup que ça devait s’appeler. Je suis arrivé à Kingston en juin 2006 avec une solide idée de podcast humoristique, un logo en béton, une chanson thème qui convenait à la thématique, tout l’équipement qu’il fallait pour fabriquer de l’audio et une tonne d’idées de capsules… puis le Québec en Baladodiffusion m’est tombé dessus sans prévenir. Ma connaissance du médium dûe à une consommation boulimique de balados en tous genres m’a poussé à m’investir d’une «mission» : partager cette passion avec les autres et avec les québécois en particulier. Plusieurs podcasts québécois existaient depuis un bon bout de temps mais aucun ne traitait du médium lui-même. Il fallait que quelqu’un le fasse; j’ai décidé de le faire.

Aller à Kingston c’est pour moi faire un retour aux sources. C’est là que tout à débuté, c’est là que j’ai commencé à faire partie de la confrérie. J’y suis arrivé comme auditeur et j’en suis reparti comme podcaster. L’an passé je suis retourné comme «vétéran», cette année ce sera comme conférencier. Sur quoi portera la conférence? Sur ce que j’ai appris en observant le podcasting depuis quatre ans et en en produisant depuis deux ans. Comme j’évolue dans un milieu professionnel lié à la créativité, vous pouvez vous attendre à un style de présentation peu banal.

Learning from The Beatles que ma conférence s’intitule et n’essayez pas d’en savoir plus; seuls ceux qui se seront sur place le samedi 21 juin prochain auront ce plaisir. Et dieu merci, je ferai mon allocution avant et non après celle de Tod Maffin de la CBC, podcaster de longue date et conférencier professionnel.

Pour connaître le programme complet ou vous inscrire, rendez-vous sur le site officiel de Podcasters Across Borders. Les places sont limitées.

PodMtl

Non seulement est-ce le sixième podmtl mais celui-ci marque la première année d’existence de ces rencontres «organisées» sur le podcasting. Comme vous le savez, les deux dernières éditions avaient une thématique et celui-ci ne fera pas exception. Le fait d’avoir un thème semble plaire à ceux qui veulent démarrer un podcast et sert de point de départ à des discussions qui sont toujours incroyables.

PodMtl s’adresse non seulement aux baladodiffuseurs mais aussi à toute personne s’intéressant de près ou de loin au podcasting… et aux divers sujets connexes. Que ce soit le réseautage social sur internet, les outils de micro-blogging ou l’utilisation du podcasting comme outil de communication corporatif, aucun sujet n’est épargné. Et puisque ce sont les participants qui créent la conversation, venez contribuer aux échanges en apportant votre savoir-faire ou vos questions.

L’événement a lieu :
Le jeudi 3 avril dès 19h30
au Sergent-Recruteur
4801 St-Laurent à Montréal

Thème de la soirée :
La musique et le podcasting
Les droits, les réseaux de musique et les lois sur le droit d’auteur.

Détails sur :
http://podmtl.com/

Inscrivez-vous sur FaceBook à :
http://www.facebook.com/event.php?eid=8330518010

Nerdz

La reconnaissance des gens pour ce que l’on fait est toujours agréable. Que ce soit au niveau personnel ou professionnel, par ses parents, son patron ou sa copine. La même chose est vraie lorsque l’on fait du podcasting.

Quoi que, on ne fait de la baladodiffusion pour la reconnaissance. Je me plait à dire qu’on le fait par vocation, parce qu’on aime le sujet de son émission et qu’on aime le partager avec d’autres gens. Parce que l’on aime le médium aussi. Il y a une forme de magie qui opère lorsqu’on enregistre sa voix et qu’on l’écoute pour la première fois. On a presque l’impression que ce n’est plus nous-même qui parle.

L’audio est magique car il nous transporte, il fait travailler le cerveau. Si l’on entend des cigales dans un segment, on sent presque la chaleur de l’été sur notre peau… quelques autres détails dans l’audio et on se retrouve dans le sud de la France! L’image se compose d’elle-même dans notre tête, qui est assurément différente du lieu où a été enregistré le segment d’audio mais ça ne fait rien; pour quelques méga-octets téléchargés, nous avons voyagé l’espace d’un moment.

Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que j’aime vous parler de ce médium qui me fascine et qui est devenu mon principal hobby depuis deux ans. Parce que lorsque je suis invité par des acteurs des «médias traditionnels» à discuter de la baladodiffusion, ou bien lorsque Le Québec en Baladodiffusion est mentionné dans un article ou à la télé, je me sent privilégié de pouvoir partager cette passion avec un plus grand nombre de gens, et je suis flatté de la reconnaissance que j’obtiens pour avoir cette passion-là.

L’animateur François-Étienne Paré de La Revanche des Nerdz (sur les ondes de Ztélé) a mentionné mon podcast lors de l’émission de la semaine dernière et je l’en remercie. C’est une petite tape dans le dos qui, au même titre que les commentaires des auditeurs, me fait poursuivre mon élan pour continuer.

Comme je tiens à le partager avec ceux qui m’écoutent et me lisent (car c’est surtout grâce à vous si je poursuit l’avanture de la balado!), voici un lien vers le segment de l’émission discutant de podcasting (32.3 MB).

Un épisode sur la route vers PodCamp Toronto avec Sylvain et Laurent Lasalle de Headphones Required/Mets tes écouteurs. On discute de la naissance de la poutine, du restaurant le Roy Jucep, de vieilles téléséries telles que CHiP’s et K2000, du prochain Indiana Jones et plus encore. On parodie le carburant de la semaine. Commentaires de Pierre Journel et de Jessica Sanders. Musique de Jon (Jonathan) Lajoie avec Everyday Normal Guy.

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