Mois : août 2016

Alors que les podcasts sont de plus en plus populaires, les façons de les rentabiliser se multiplient. Que ce soit des publicités traditionnelles sur le site, de l’insertion audio dans l’émission ou de l’affiliation de produit, la pub est omniprésente dans la balado. Mais ce n’est pas la seule façon de rentabiliser son émission ou de faire de l’argent de manière directe ou indirecte. Voici une liste personnelle (et non exhaustive) des façons de monétiser son podcast.

La publicité «web» sous forme de texte

Les publicités de type Adsense sont en perte de vitesse dû à tous les «ad-blockers» et à l’attention de plus en plus volatile des internautes, mais celles-ci forment encore une façon dominante de faire de la publicité sur le Web. C’est d’ailleurs la forme de publicité la plus répandue chez les podcasters et qui demande le moins d’effort. On voit aussi de plus en plus apparaître de contenu publicitaire intégré à la publication, c’est-à-dire à l’intérieur du texte même d’un billet de blogue. Les codes promos sont très pratiques à afficher sur notre site, notamment parce que les gens peuvent les retrouver facilement et s’en servir, mais aussi parce qu’ils permettent à l’annonceur de mesurer précisément les retombées publicitaires. Les programmes affiliés sont aussi très populaires chez les podcasters américains. C’est une sorte de programme sur-mesure de vente d’un produit sur un site web, où le podcaster devient en quelque sorte le porte-parole. Ça prend la forme de publicités traditionnelles mais personnalisées en fonction du site.

Obtenir des produits ou des services

Ce qu’on appelle aussi des «gratuités», c’est-à-dire des objets pouvant nous être utile en fonction du médium (enregistreur numérique, micros, etc.), en fonction du sujet (équipement photo pour un podcast sur la photographie) ou des services directs ou indirects. Sans être de l’argent sonnant, ce type de rétribution permet souvent d’obtenir des choses que l’on a besoin pour la production de l’émission.

La publicité audio dans les épisodes

Assurément la publicité la plus efficace pour le podcasting parce qu’elle est intégrée directement au contenu audio. Il y a 2 formes de rétribution, soit le CPM (Cost Per Mille) ou le coût par millier de téléchargement/d’écoute, et le CPA (Cost Per Acquisition) ou le coût par acquisition d’un nouveau client. Pour le CPM, le prix est fixé en fonction de la qualité du contenu de l’émission, de la popularité de l’émission, du lien (plus ou moins direct) entre le produit annoncé et l’émission, et de la position de la pub à l’intérieur de l’émission (début, milieu, fin). Plus un produit est ciblé, plus la valeur de la pub est élevée. Selon les tarifs en vigueur aux États-Unis, la valeur moyenne d’un CPM est d’environ 25-35$ pour le podcasting (comparé à 18$ sur Youtube). Je n’ai que des données fragmentaires mais selon mes recherches auprès des podcasters québécois, ça semble la moyenne ici aussi. Certains podcasts très en vogue aux États-Unis vont chercher dans les 50$/mille, parfois même jusqu’à 100$ dans des cas particuliers. Les publicités placées au milieu de l’émission (mid-roll) sont celles qui valent le plus cher, suivi de celles en fin d’émission (post-roll) et de celles placées en début d’émission (pre-roll). Quant à la valeur d’un CPA, on parle d’environ 25$ par nouveau client qui s’inscrit et fait un achat chez l’annonceur suite à la publicité. Par exemple: on entend une annonce d’Audible pour des livres audio dans un podcast et ensuite on va chez Audible et on achète avec le code promo mentionné dans l’émission. Audible obtient un nouveau client et rémunère 25$ en échange.

Régie publicitaire

Normalement la publicité est gérée par une régie publicitaire qui trouve des annonceurs et fait des associations entre l’annonceur et des podcasters. Évidemment, la régie se prend une partie des profits. Mais, on peut soi-même chercher des annonceurs et bénéficier de toute l’argent. Certains interpellent les auditeurs pour qu’ils placent de la pub dans leurs émissions. Ça fonctionne surtout lorsque le podcaster est déjà une personnalité publique qui a déjà une certaine visibilité.

Produire du contenu sponsorisé

C’est du contenu publicitaire payé où la ligne est mince entre le vrai contenu du producteur de podcasts et le contenu publicitaire. Comme dans les magazines. La majorité des gens ne font pas la différence entre les 2 contenus. Cela soulève certains problèmes d’éthique. Pour être bien fait, il faut que ce soit évident que ce soit du contenu publicitaire. D’ailleurs, Gimlet Media a lancé une nouvelle division appelée Gimlet Creative pour produire ce genre de contenu. Ils produisent le podcast Open for Business pour Ebay.

Faire de l’auto-promotion

On peut en faire de façon directe ou indirecte. De façon directe, c’est comme faire une publicité: on parle ouvertement de nos produits ou de nos services. Par exemple, si on est courtier en placements, on parle de nos fonds de placements et on obtient des clients grâce à ça. Le faire de façon indirecte est souvent plus subtil et inspire la confiance. Par exemple: On parle d’un sujet relié à ce que l’on fait et des clients achètent nos produits. Par exemple: On fait un podcast sur la menuiserie et on a une chaîne de quincailleries. Donc, on ne vend pas les services d’un menuisier mais on vend tout ce qui faut pour faire de la menuiserie.

La rémunération directe

C’est lorsqu’on demande directement aux auditeurs de payer pour nous encourager à produire du contenu (4,99$ par mois par exemple). Patreon est une plateforme qui permet de le faire. Le socio-financement est aussi une méthode de rémunération directe mais qui bénéficie généralement d’un effet de viralité. Le podcast 99% invisible a démarré comme cela et c’est entre-autre ce qui a donné naissance au regroupement Radiotopia dont 99% invisible fait partie.

La rémunération indirecte

C’est lorsque les auditeurs paient pour des produits ou pour une expérience reliée au podcast mais qui n’est pas à l’intérieur du podcast lui-même. Comme par exemple de vendre des produits dérivés du podcast. Certains humoristes parlent de leurs prochains spectacles, alors des gens achètent des billets de ces spectacles. Une autre tendance est de faire payer pour assister à l’enregistrement du podcast. Donc les gens paient pour être là et faire partie de l’expérience, mais pas pour obtenir l’émission.

Vendre son contenu

Il est possible de vendre des épisodes de podcasts de différentes façon. La première consiste à enlever du flux RSS les anciens épisodes dès qu’un nouvel épisode est publié et de le mettre en vente comme on vend une chanson (sur iTunes par exemple). Certains podcasters vendent les anciens épisodes à l’intérieur de leur propre application. On a aussi vu d’autres podcasters offrir des épisodes réguliers gratuits mais qui vendent leurs épisodes à valeur ajoutée.

Les applications de podcasting

Les deux principes de base pour faire de l’argent à l’aide d’une application de baladodiffusion sont assez simples. Le premier consiste à faire payer lors de l’acquisition de l’application. Le second, consiste à faire payer à l’intérieur de l’application (in-app buying) soit pour des anciens épisodes, soit pour du contenu «premium» ou encore pour des épisodes spéciaux destinés au «fans». La plateforme de baladodiffusion Libsyn permet de créer automatiquement une application de podcasting à partir des épisodes qu’on y publie.

Vendre des produits

La balado peut servir de vitrine pour ses propres produits et ainsi mousser sa plateforme de e-commerce. Il ne faut cependant pas que ça devienne une infopub pour autant. Le «Drop Shipping» est aussi une façon de faire de plus en plus répandue qu’il est possible d’exploiter. Ça consiste à vendre des produits fabriqués par une entreprise mais en y apposant son propre branding. Les produits sont généralement gérés en envoyés à partir de l’entreprise qui les fabrique.

Se faire embaucher

De plus en plus d’entreprises et de corporations médiatiques embauchent des gens pour produire des podcasts. On n’a qu’à penser au New York Times, à Gimlet Media et même au Journal de Montréal. Il est aussi possible de se faire embaucher comme consultant pour produire des podcasts, tel que je l’ai fait avec plusieurs entreprises par le passé. aussi, de plus en plus de podcasters prennent de l’expérience derrière le micro avec leur propre émission et se font engager par des radios traditionnelles. Certains podcasters offrent du «coaching» sur une foule de sujets ou encore vendent des formations.

Pour toute question ou commentaire, n’hésitez pas à écrire à Sylvain Grand’Maison à quebecbalado @ gmail . com

 

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